Friday, May 25, 2012

aka Bob Dylan



AKA Bob Dylan in a scene of Pat Garrett and Billy the kid.
It's Bob Dylan's birthday today, he is 71.



Tuesday, May 22, 2012

On the road


Jack Kerouac' interview in French with English subtitles

The movie version of "On the road" is going to premiere at the Cannes Film Festival. Directed by the great (and très craquant) Walter Salles. 
Below is the transcript (and a free translation) of a letter from Jack Kerouac to Marlon Brando.  The letter was auctioned at Christies a few years ago.
"I’m praying that you’ll buy ON THE ROAD and make a movie of it. Don’t worry about the structure, I know to compress and re-arrange the plot a bit to give a perfectly acceptable movie-type structure: making it into one all-inclusive trip instead of the several voyages coast-to-coast in the book, one vast round trip from New York to Denver to Frisco to Mexico to New Orleans to New York again. I visualize the beautiful shots could be made with the camera on the front seat of the car showing the road (day and night) unwinding into the windshield, as Sal and Dean yak. I wanted you to play the part because Dean (as you know) is no dopey hotrodder but a real intelligent (in fact Jesuit) Irishman. You play Dean and I’ll play Sal (Warner Bros. mentioned I play Sal) and I’ll show you how Dean acts in real life…we can go visit him in Frisco, or have him come down to L.A. still a real frantic cat.  All I want out of this is to able to establish myself and my Mother a trust fund for life, so I can really go around roaming around the world…to write what comes out of my head and free to feed my buddies when they’re hungry. What I wanta do is re-do the theater and the cinema in America, give it a spontaneous dash, remove pre-conceptions of “situation” and let people rave on as they do in real life…The French movies of the 30’s are still far superior to ours because the French really let their actors come on and the writers didn’t quibble with some preconceived notion of how intelligent the movie audience is…American theater & Cinema at present is an outmoded dinosaur that ain’t mutated along with the best in American Literature".



"Je prie pour que vous achetiez les droits SUR LA ROUTE pour en faire un film. Ne vous inquiétez pas de la structure, je sais comment réduire et ré-arranger l’histoire pour lui donner une forme adaptable à l’écran : la transformer en un seul voyage plutôt que plusieurs voyages consécutifs comme dans le livre, un grand voyage allant de New York, Denver, Frisco puis le Mexique puis New Orleans et retour à New York. Je visualise parfaitement les plans pris de l’avant de la voiture et montrant la route (de jour et de nuit) qui défile alors que Sal et Dean parlent. Je voulais que vous interprêtiez le rôle de Dean (comme vous le savez) parce qu’il n’est pas un routard nase mais un Irlandais plutôt intelligent, (Jésuite même). Vous joueriez Dean et je jouerais Sal (Warner Bros l’a suggéré) et je pourrais vous montrer comment Dean se comporte dans la vie… nous pourrions aller le voir à Frisco, ou bien nous pourrions le faire venir à L.A., il est toujours un sacré numéro. Ce que je veux retirer de tout cela, c’est assez d’argent pour ma mère et pour moi, pour que je puisse continuer de voyager autour du monde… écrire ce qui me passe par la tête et être libre de nourrir mes copains quand ils ont faim. Et puis je veux re-faire le monde du théatre du cinéma an Amérique, lui donner un coup de spontanéité, le débarrasser des opinions préconçues au sujet des “situations” et laisser les gens se lâcher comme ils le font dans la vraie vie…. Les films français des années trente sont bien supérieurs aux notres parce que les français laissaient les acteurs s’exprimer et les scénaristes ne se bloquent pas sur une opinion préconçue quant au degré d’intelligence du public… le théatre et le cinéma américains d’aujourd’hui sont des dinosaures dépassés qui ont oublié d’évoluer en même temps que ce qu’il y a de meilleur dans la littérature américaine."

Saturday, May 19, 2012

David Bailey and poor Valerie



I was watching this amazing documentary about David Bailey on Sundance called "Four beats to the bar and no cheating". David Bailey was the inspiration for Antonioni's "Blow up" main character. But back to the point or more precisely to the captions, look at the screenshot above. It says
"It's like that Valerie, poor Valerie thing about..." and the next caption would be
"the essence of the idea".
David Bailey looks definitely stunned by his friend's statement. I mean, poor Valerie was really quite a thinker but who was she really? A model, a muse, a swinging sixties kind of diva from the East-end?
Maybe the captioner didn't know about Paul Valery, maybe he didn't have time to check, whatever it is, it is a nice little nonsensical caption and I like it.


Je regardais ce remarquable documentaire sur le photographe David Bailey sur Sundance appelé "Four beats to the bar and no cheating". David Bailey a inspiré Antonioni pour le personnage du photographe interprêté par David Hemmings dans Blow Up. Tout à coup, j'ai vu apparaitre ce sous-titre à l'image (voir photo ci-dessus). "C'est comme cette Valerie, pauvre Valerie cette chose à propos de..." et la suite disait "l'essence d'une idée". David Bailey semble en rester comme deux ronds de flans et c'est bien normal parce que le sous-titreur s'est planté dans son solo et il voulait écrire Paul Valery pas pauvre Valerie. Mais tout cela n'est pas grave, ca fait une jolie photo qui sort de l'or diner.



Monday, May 14, 2012

The woman with the five elephants

In this documentary by Vadim Jendreyko, you get to meet a 85 year
old Russian woman translator of Dostoyevsky in German. The five elephants are the five novels Svetlana Geier has translated… twice ! Born in Kiev in 1923, Svetlana has, in her lifetime, seen her father captured then released from Stalin’s jails, has lived through the siege of Stalingrad and survived thanks to her language skills. Her itinary is a bit more complicated than that but in order to discover this fascinating woman and her quite unique life, you will have to watch this incredibly intelligent and poetic documentary where… language rules. You will learn that Russians cannot own anything because their language doesn’t allow them to do so. See, in the russian language “the cup is with me” but “I cannot have a cup”, it’s grammatical, period. There are few people in this world who would marvel at the sentence “zhúk zhuzhzhá” which means in english “the beetle hummed” and sounds like a beetle humming in Russian, not much in English, even less in German and like a bad case of acne in French (“le bourdon bourdonne”…). Svetlana Geier always had her translations read aloud by a musician, just to make sure the music was right. You will also learn that in order to be a good translator, you have to stick your nose up in the air while translating (that’s why translators are such snobs!) in order to internalize the text and deliver the translation from the heart and soul… something I can assure you no translating software will ever do ! The most amazing scene in the documentary involves Svetlana talking about the time her dying father told her everything that happened to him when he was in tortured in jail. She was 15 years old, and all her life she has remembered every detail about the time and place this conversation took place and …. not a word of the conversation itself. She believes it is stored somewhere in her brain but she doesn’t have (nor want) the key. Svetlana Geier died in 2010. She was working on the translation of the 6th elephant: “The house of the dead” by Dostoyevsky

Ce documentaire exceptionnel de Vadim Jendreyko vous permettra d’aller à la rencontre de Svetlana Geier, traductrice extraordinaire de Dostoyevsky en Allemand, agée de 85 ans au moment du tournage du documentaire, originaire de Kiev et au destin unique. Les cinq éléphants du titre sont les cinq principaux romans de Dostoyevsky traduits (deux fois) par Svetlana Geier ! Née à Kiev en 1923, Svetlana a au long de sa vie, vu son père jeté dans les geôles de Staline, en ressortir mort vivant, a vécu le siège de Stalingrad puis l’occupation nazi, et en est ressortie intacte plus ou moins grâce à son don pour les langues. Son itinéraire est plus compliqué que ça mais pour mieux découvrir sa vie, vous devrez voir ce documentaire passionnant, intelligent voire poétique ou… tout est langage… Vous apprendrez au passage que les russes ne peuvent pas posséder quelque chose parce que leur langue ne le leur permet pas. En russe, “la tasse est avec moi” mais “JE n’ai pas de tasse”, c’est grammatical, point barre. Il y a peu de gens au monde qui s’arrêteraient deux minutes pour contempler la phrase “zhúk zhuzhzhá” qui sonne comme un bourdon qui bourdonne en russe, mais sonne plutôt mal en Anglais, encore pire en Allemand et comme un cas d’acné chronique en Français. Svetlana Geier a toujours insisté pour qu’un musicien lise ses traductions à voix haute, pour être sûre d’avoir le ton, l’harmonie. Vous apprendrez aussi que pour être un bon traducteur, il faut avoir le nez en l’air lorsque vous traduisez (c’est pour cela que les traducteurs sont tellement snobs !) pour pouvoir sentir le texte de l’intérieur et délivrer la traduction depuis le coeur et l’âme plutôt que depuis de la feuille de papier. Quelque chose qu’aucun logiciel de traduction ne pourra jamais faire et tant mieux ! Dans une scène à la fois émouvante et dramatique, Svetlana raconte comment son père, alors mourant, lui a raconté ce qu’il avait vécu lorsqu’il était emprisonné. Elle avait 15 ans à l’époque. 70 ans plus tard, elle se souvient où, quand, comment et pourquoi cette conversation a eu lieu. Elle se souvient des habits que son père portait ce jour là, où elle était assise, quel temps il faisait mais elle n’a jamais pu se souvenir d’un mot de la conversation. Les mots sont enfermés quelque part dans son cerveau, mais hors d’atteinte. Svetlana Geier est morte en 2010. Elle travaillait sur la traduction du 6ieme éléphant de Dostoyevsky : “La maison des morts”.
 (NDTL : ce texte a été traduit le nez en l’air)